La pépinière du Faubourg, une ferme de quartier

Les explications de son président-fondateur Cyprien Cambier, lauréat de l’Appel à Manifestation d’Intérêt MEL Quartiers fertiles avec ce projet.

A 29 ans, Cyprien Cambier est déjà fondateur, président et dirigeant de l’entreprise Growsters, qu’il a créée en 2019 à Villeneuve-d’Ascq. A son actif : deux et bientôt trois « fermes de quartier » et près de 25 « petits jardins », dans des entreprises, des écoles ou pour des particuliers de la métropole lilloise et un peu en Île-de-France. « C’est d’abord un intérêt personnel pour l’agriculture bio intensive et la permaculture qui m’a poussé à fonder Growsters. J’étais très intéressé par les questions d’alimentation humaine, notamment dans les villes, et j’ai beaucoup lu sur le sujet : des livres du Canadien Jean-Martin Fortier, qui est un peu la star de l’agriculture bio intensive, la ferme du Bec Hellouin de Charles Hervé-Gruyer en Normandie, Coleman aux Etats-Unis… Ces maraîchers-entrepreneurs ont réinventé des manières de cultiver intensives, sur des petites surfaces mais en assez grande quantité pour nourrir la population locale », raconte ce diplômé d’une grande école de commerce à Roubaix.

Après deux années de conseil en management, il décide de passer un Brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole (BPREA) et s’inspire de ses lectures pour créer Growsters. « Au départ, nous avons conçu des potagers d’entreprises, puis nos projets ont grossi pour arriver maintenant à des fermes urbaines et des jardins partagés, en travaillant avec des collectivités, des promoteurs, des bailleurs sociaux… »

Serre de 600 m² et jardin partagé

Dernier projet en date : celui de la pépinière du Faubourg à Lille Sud, lauréat de l’Appel à Manifestation d’Intérêt MEL Quartiers Fertiles. Sur un terrain de 2 000 m² mis à disposition gratuitement par un bailleur social, cette pépinière comprendra une serre de 600 m², où l’équipe cultivera des plants maraîchers et aromatiques bio, ainsi que quelques plantes vertes, et un jardin partagé ouvert lui aux habitants du quartier, pour jardiner mais aussi s’y balader, profiter de la verdure ou prendre des cours sur la permaculture, les fleurs, les aromates… « L’idée est de faire de ces lieux productifs également des lieux de vie, avec des ateliers et des animations ouverts à tous les habitants de la métropole », détaille Cyprien.

Les parcelles de terrains seront elles réservées aux habitants du quartier, qui pourront les louer et être aidés par l’équipe de maraîchers sur place. Cultivée en bio intensif, une parcelle de 10m² peut en effet nourrir une famille de 3 ou 4 personnes en termes de besoins légumiers et aromatiques. Des arbres fruitiers (pommiers, poiriers, framboisiers…) entoureront par ailleurs la pépinière. Growsters cherche aussi à commercialiser ses plants bio auprès de magasins de la métropole, type Gamm vert, Jardiland ou des jardineries locales.

Accompagnés à toutes les étapes par la MEL

« Nous avons candidaté à ce projet parce que c’est une belle surface en plein centre urbain, la plus grande que nous aurons pour l’instant sur la métropole, explique encore son président. Nous en sommes maintenant au permis de construire et on espère pouvoir démarrer l’activité au printemps 2024. » L’entreprise est accompagnée par la MEL, qui subventionne une partie du projet au titre du dispositif national « Quartiers fertiles ». La métropole pilote aussi la coordination avec les urbanistes, puisque la future pépinière fait partie du projet de rénovation urbaine de l’ensemble du quartier de Lille Sud. Elle prend aussi en charge le dépôt du permis de construire et un chantier de dépollution des sols sur le site au préalable.

La future pépinière du Faubourg sera donc la deuxième « ferme de quartier » de la métropole lilloise, après Les Jardins Suspendus de la Maillerie ouverts en 2022 à Villeneuve-d’Ascq. Un lieu atypique situé lui sur un toit et où Growsters a organisé des ateliers dans le cadre des 48h de l’agriculture urbaine le 29 avril. Les « bombes à graines » notamment, qui permettent de revégétaliser des espaces peu accessibles, ont eu beaucoup de succès auprès des familles… A terme, Growsters veut créer tout en un réseau de ces « lieux de vie nourriciers » dans la métropole. Des lieux qui rendent les habitants « heureux de vivre en ville » et qui leur permettent en même temps de se nourrir avec des produits tout proches de chez eux.

Plus d’infos sur growsters.fr

En savoir plus sur le dispositif des Quartiers fertiles