En 2012, un choix dicté par la réalité des infrastructures souterraines et les enjeux environnementaux

Dans le cadre du projet de doublement des rames de métro sur la ligne 1, dont la mise en service est prévue pour février 2026, les futures rames BOA circuleront majoritairement en souterrain, un environnement clos dans lequel la climatisation présente des limites structurelles et écologiques :

• un impact environnemental fort, en raison de la surconsommation d’énergie de 10% qu’impliquerait la réfrigération de l’air ;
• un effet contre-productif, lié au rejet de chaleur dans les tunnels, qui aggraverait la température sur les quais et aurait nécessité de traiter la problématique de dissipation de la chaleur qui serait rejetée par la climatisation des rames ;
• une efficacité qui aurait été réduite, du fait des arrêts fréquents et des ouvertures de portes.

C’est pourquoi un système de ventilation classique et performant a été privilégié dès la phase de conception, en cohérence avec les objectifs climatiques de la Métropole. Cette ventilation mécanique respecte les normes en vigueur (30 m³/h/passager).

Un projet cohérent et transparent depuis plus de 10 ans

Lors des études d’avant-projet en 2010, la question de la climatisation avait été soulevée. En l’absence de besoin avéré et compte tenu des contraintes de gabarit, aucune solution n’avait été retenue. L'exploitant avait même précisé qu'en 30 ans d’exploitation du métro lillois, la ventilation dite "de confort" prévue au-delà de 25°C dans les tunnels n’avait fonctionné que 400 heures.

Par ailleurs, la configuration des tunnels ne permettait pas d’augmenter la hauteur des rames, contrairement à d’autres réseaux comme celui d’Uijeongbu (Corée du Sud), où les rames climatisées sont plus hautes de 15 cm.

Dans la perspective d’un achat de rames supplémentaires, un sourçage (sourcing) a été réalisé en 2022 auprès des industriels. Aucun des constructeurs n’a pu proposer une solution climatisée compatible avec les contraintes physiques de la ligne 1, sauf à revoir en profondeur la conception ; ce qui aurait généré un surcoût non négligeable et un retard de la livraison.

Ce choix n’est pas isolé. À Rennes et à Toulouse, les rames de type VAL ne sont pas non plus climatisées, conformément à un cahier des charges semblables à celui de la MEL. Le dernier marché pour ces rames a été notifié en 2021. La climatisation peut être prévue uniquement pour de nouveaux projets sur des lignes non contraintes par des infrastructures déjà existantes.

Une controverse politique surprenante

Il est étonnant de constater aujourd’hui que certains écologistes, élus et Président d’association remettent en question ce choix, alors même qu’il avait été acté à une époque où M. Éric Quiquet, également écologiste, était en responsabilité sur les questions de transport à la MEL. L’achat de rames effectué en 2024 s’inscrit donc dans la continuité de décisions antérieures, prises dans une logique de sobriété énergétique et financière partagée.

Une attente des usagers à relativiser

Selon les enquêtes de satisfaction et les observations réalisées, la problématique de la chaleur en été n’est pas jugée prioritaire par les usagers à ce jour. À l’inverse et par le passé, des réclamations ont concerné un chauffage hivernal jugé trop élevé. Le temps moyen passé dans les rames lors d’une journée standard est de 26 minutes. Aucun signalement sur la chaleur n’a été enregistré par Ilévia durant les périodes estivales récentes.

Une priorité : améliorer le confort et la capacité de transport

Les nouvelles rames BOA offriront un saut qualitatif majeur pour les usagers :

• une capacité de transport doublée ;
• une fluidité de circulation accrue grâce à la conception en rame continue dite « BOA » (sans cloison) ;des aménagements entièrement repensés : meilleure accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, signalétique modernisée, information voyageurs enrichie.
  Ces choix répondent à une priorité claire : offrir un métro plus capacitaire, plus efficient, plus adapté aux besoins quotidiens des usagers, tout en respectant les objectifs environnementaux de la Métropole.

S’agissant des autres modes de transports lourds, la Métropole confirme que les futures rames de tramway seront bien dotées d’un système de rafraichissement. Les travaux se poursuivent durant tout l’été afin de permettre l’arrivée des nouvelles rames dès la rentrée 2026. Celles-ci offriront plus de places, des emplacements dédiés aux personnes en fauteuil roulant, une meilleure accessibilité et des équipements modernes (écrans, haut-parleurs, USB).