Métropole turquoise : 1 million d’arbres et un investissement de 250 millions d’euros pour la biodiversité

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Espaces naturels
Le 19/04/2024

Métropole turquoise : 1 million d’arbres et un investissement de 250 millions d’euros pour la biodiversité

Pour faire face aux défis urgents posés par le changement climatique, la Métropole Européenne de Lille (MEL) a adopté en Conseil métropolitain une stratégie innovante et ambitieuse consacrée à la préservation et au développement de ses espaces naturels et de ses ressources en eau. Avec un budget de 250 millions d’euros alloué sur la période 2024-2035, cette stratégie transversale actionne de nombreuses compétences métropolitaines dans l’objectif d’améliorer le bien-être des citoyens, de protéger la biodiversité et d’adapter le territoire au changement climatique d’aujourd’hui et de demain.

Un budget métropolitain ambitieux de 250 millions d’euros

Dotée d’un budget de 250 millions d’euros alloué sur la période 2024-2035, auquel s’ajoute un investissement de 220 millions d’euros dédié au plan de reconquête des cours d’eau métropolitains sur la période 2022-2044, la stratégie Nature et Eau adoptée en conseil métropolitain du 19 avril, fixe des objectifs opérationnels visant notamment à accroître les espaces verts accessibles au public et à planter des arbres dans les espaces urbains, agricoles et naturels. Ainsi, la Métropole s’engage à augmenter d’au moins 500 hectares les espaces verts et de nature accessibles au public d’ici à 2035, tout en plantant au moins 1 million d’arbres entre 2024 et 2035 sur le territoire par la Métropole et les autres acteurs publics et privés.

Pour développer sa stratégie, la MEL va engager une cartographie des zones à enjeux écologiques de son territoire afin d’éclairer ses décisions. Dans ce cadre, un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) sera lancé dès l’automne 2024 pour identifier les sites à intérêt écologique afin d’agir en faveur de la biodiversité. Les règles et conditions feront l’objet d’une délibération ultérieure.

Tous les acteurs du territoire auront un rôle à jouer pour préserver, développer et mieux gérer la nature et l’eau sur la MEL, dans l’espace public mais aussi dans l’espace privé : communes, entreprises, citoyens, agriculteurs, propriétaires fonciers, gestionnaires et usagers des espaces naturels, experts scientifiques et agents métropolitains.

Une stratégie pour construire une Métropole turquoise

Le diagnostic de risque face au changement climatique de la Métropole Européenne de Lille récemment mis à jour a confirmé les vulnérabilités croissantes de la Métropole face aux manifestations du dérèglement climatique, notamment les sécheresses répétées, les inondations et les vagues de chaleur. Ces phénomènes, déjà perceptibles sur le territoire, sont destinés à s’ag- graver dans les années à venir. Le Plan Climat de la MEL, adopté en février 2021, constitue le fondement de la stratégie métropolitaine pour lutter contre le changement climatique. Ce plan vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, tout en élaborant des stratégies d’adaptation pour limiter les conséquences du changement climatique.

La Métropole Européenne de Lille reconnaît le rôle essentiel des écosystèmes naturels dans cette lutte. Les zones humides, par exemple, sont des alliées précieuses pour atténuer les effets des sécheresses, des inondations et des îlots de chaleur urbain, tout en absorbant le carbone et en préservant la biodiversité. Dans cette optique, la Métropole a développé une Stratégie Nature et Eau en Métropole, intégrant l’eau en tant que compétence métropolitaine majeure pour construire une métropole résiliente et « turquoise ». En particulier, avec la révision en cours de son Plan local d’urbanisme (PLU 3), la MEL renforce résolument sa dynamique de sobriété foncière, de protection de la ressource en eau et de développement des espaces perméables et végétalisés sur son territoire, qui s’inscrit dans l’objectif national de Zéro Artificialisation Nette en 2050 fixé par la loi.

Mettre en œuvre des solutions fondées sur la nature 

La Métropole Européenne de Lille s’engage à préserver et à gérer durablement la nature (faune et flore) déjà présente sur le territoire métropolitain, à continuer à améliorer la gestion durable des eaux pluviales et enfin à développer la place de la nature dans la Métropole, en végétalisant et en renaturant. Cette démarche ambitieuse nécessite une mobilisation à la fois des ressources propres de la Métropole et de l’ensemble des acteurs publics et privés du territoire. Pour atteindre cet objectif, plusieurs actions concrètes seront mises en place :

Préserver et gérer durablement : pour agir directement sur les propres espaces métropolitains et démontrer les bénéfices d’une gestion durable, tout en accompagnant les propriétaires ou gestionnaires des autres espaces publics ou privés du territoire. La Métropole mobilisera également les outils réglementaires du Plan Local d’Urbanisme : ainsi, le projet de PLU 3, arrêté en février 2023, confirme la politique métropolitaine de sobriété foncière pour préserver les espaces de nature existants et limiter l’artificialisation des sols. La MEL poursuit également ses actions d’inventaire et de protection de la faune.

Renaturer, verdir, désimperméabiliser : pour relever le triple défi de l’adaptation au changement climatique, de la préservation de la biodiversité et de l’amélioration du bien-être des citoyens, la stratégie prévoit des actions différenciées selon les typologies d’espace (urbains, agricoles, naturels). L’objectif est de créer des zones urbaines moins chaudes en été, offrant davantage d’espaces verts aux habitants et favorisant l’infiltration des eaux pluviales, des espaces agricoles et naturels laissant plus de place à la biodiversité et la ressource en eau, ainsi qu’un cadre de vie plus vert pour l’ensemble des métropolitains.

  • La Métropole consacre et continuera à consacrer un budget d’1 M € par an, que les communes peuvent solliciter, pour la réalisation de fosses destinées à la plantation d’arbres sur l’espace public et le réseau viaire et de bacs de végétalisation en pied de façade. Ce budget correspond à la création d’environ 1 000 fosses d’arbres par an. La mobilisation des communes permettra également d’accroître la végétalisation des espaces publics en ville, par la création de micro-forêts, de forêts urbaines, ou encore la végétalisation des cours d’école.
  • Végétaliser l’habitat : le projet de PLU 3 arrêté en février 2023 impose la création d’espaces paysagers communs dans la quasi-totalité des zonages urbains, ce qui favorisera la création d’espaces verts diffus au sein des zones urbanisées. La stratégie prévoit de plus d’encourager le développement du patrimoine arboré privé en sensibilisant les particuliers propriétaires de jardin. Enfin, les projets d’aménagement urbain prévus permettront la création d’au moins 40 hectares d’espaces verts accessibles au public d’ici à 2035.
  • Créer des espaces de biodiversité et pédagogiques : pour sensibiliser le grand public aux enjeux de préservation de la biodiversité. La Métropole s’engage à créer des espaces de biodiversité et pédagogiques sur des espaces publics communaux ou métropolitains. Ces espaces, d’une surface d’au moins 2000 mètres carrés, seront conçus en tenant compte des caractéristiques des sites envisagés. Ils pourront comprendre une mare, un verger, une haie ou encore des habitats et gîtes pour la petite faune. La Métropole envisage de créer 9 espaces supplémentaires d’ici à 2026, puis potentiellement 27 de plus d’ici à 2035, assurant ainsi qu’au moins 45 communes bénéficieront de ces espaces pédagogiques de biodiversité, en veillant à l’équilibre territorial.
  • Poursuivre l’aménagement de grands espaces de nature : la MEL prévoit de créer 150 hectares d’espaces naturels entre 2021 et 2026, puis 220 hectares supplémentaires entre 2026 et 2035. La MEL prévoit également de sensibiliser les entreprises du territoire à l’importance et aux bénéfices de la plantation d’arbres sur leurs terrains.
  • Soutenir l’agroforesterie et la plantation de haies : pour ajouter 50 000 plants supplémentaires d’ici à 2026, puis 180 000 supplémentaires entre 2027 et 2035. Cette action comprend également une sensibilisation des agriculteurs aux nombreux services rendus par les haies et l’agroforesterie, tels que la préservation de la biodiversité, le stockage de carbone, la création d’îlots de fraîcheur favorables aux cultures et la lutte contre les inondations et l’érosion des sols.

Améliorer l’accès aux espaces de nature : pour améliorer l’accès aux espaces de nature du territoire métropolitain en valorisant et en met- tant en réseau tous les espaces verts, naturels et agricoles, quels que soient leur statut et en faisant connaître les modalités d’accès, y com- pris par les voies vertes, aux espaces de nature.

« La Stratégie Nature et Eau en Métropole met en évidence la cohérence des actions déjà entreprises et établit des objectifs concrets pour les années à venir. Elle s’appuie sur la diversité des espaces de la métropole, y compris les zones urbaines, agricoles et naturelles, et mobilise l’ensemble des acteurs du territoire. Cette stratégie transversale, qui englobe de nombreuses politiques publiques, nécessitera la participation active de toutes les parties prenantes, y compris les municipalités, les citoyens, les entreprises, les agriculteurs, les propriétaires fonciers, les experts scientifiques et les agents métropolitains. Aujourd’hui, avec l’adoption de sa stratégie, la Métropole Européenne de Lille invite la communauté locale à se joindre à elle dans cette initiative cruciale pour préserver l’avenir de notre territoire et de ses habitants face aux défis du changement climatique. »

Damien Castelain, Président de la Métropole Européenne de Lille


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