Un nouveau schéma directeur ambitieux pour 2035

Dans son Plan Climat, la Métropole Européenne de Lille s’est fixée des objectifs ambitieux pour ses réseaux de chaleur : d’ici 2030 raccorder 70 000 équivalents logements (contre 50 000 actuellement) et atteindre un taux de 70 % d’énergies renouvelables et de récupération (EnR&R), tout en maintenant des tarifs attractifs et moins sensibles aux fluctuations des énergies fossiles. Les développements en cours de préparation, notamment sur l’extension du réseau existant de Lille et Wattignies à quatre nouvelles communes et la création d’un réseau de chaleur à Tourcoing, permettront d’atteindre et même de dépasser ces objectifs. Le taux de 70 % d’EnR&R sera atteint sur un périmètre élargi, amplifiant ainsi la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ces avancées offrent une base solide pour fixer des ambitions encore plus élevées dans ce nouveau schéma.

Adopté pour une durée de 10 ans, ce nouveau schéma directeur vise à porter la distribution de chaleur via les réseaux de la MEL à 1,2 TWh par an d’ici 2035, soit l’équivalent de 130 000 logements raccordés, tout en atteignant un taux d’EnR&R d’au moins 75 %. Il poursuit donc, en l’accélérant, la dynamique de développement des réseaux de chaleur métropolitains.

Une planification basée sur un état des lieux du territoire

Pour élaborer ce schéma, des études ont été menées depuis l’été 2023 et ont permis d’aboutir à :

• Un état des lieux détaillé des 18 réseaux de chaleur existants sur le territoire de la MEL.
• Une projection des besoins en chaleur et en froid à horizon 2035, tenant compte des objectifs de sobriété énergétique du PCAET.
• Une analyse des sources d’énergie renouvelables et de récupération disponibles.

Ce nouveau schéma est le fruit d’une consultation de l’ensemble des abonnés et notamment les communes, les bailleurs sociaux et l’ADEME.

Les principaux axes de développement 

1. La poursuite des procédures en cours :

Les réseaux de Lille et Wattignies seront regroupés et étendus pour inclure quatre nouvelles communes : Haubourdin, Loos, La Madeleine et Marcq-en-Barœul. Ces extensions, décidées par le Conseil métropolitain de juin 2023, doivent permettre de tripler la quantité de chaleur livrée par rapport à aujourd’hui.

Conformément à la délibération du Conseil métropolitain de décembre 2023, un réseau de chaleur sera créé sur Tourcoing et une partie de Bondues, Neuville-en-Ferrain et Wattrelos.

Ce projet permettra de desservir de nouvelles zones stratégiques avec une énergie durable et compétitive.

2. Des opportunités de développement à moyen terme :

• À Villeneuve-d’Ascq : une extension majeure du réseau existant est envisagée à l’occasion de la fin de la concession actuelle (en 2029), notamment avec l’intégration du réseau de l’Université Lille 1 et la connexion à des infrastructures privées.
• À Roubaix-Wattrelos : une densification du réseau existant de Roubaix, suivie à la fin de la concession actuelle (en 2033) d’un développement sur Croix, le secteur nord de Wasquehal, Hem et Lys-lez-Lannoy et des interconnexions avec les réseaux voisins, en particulier le réseau métropolitain du quartier de Beaulieu à Wattrelos.
• À Seclin et Armentières : ces communes présentent un potentiel de création de nouveaux réseaux pour répondre à leurs besoins énergétiques spécifiques. Les démarches de création pourraient être lancées lors du prochain mandat.

3. Des études pour explorer d’autres opportunités

Le schéma identifie également des zones nécessitant des études approfondies :

• Wasquehal sud et Villeneuve-d’Ascq nord : zones à forte densité thermique mais sans solution évidente d’interconnexion.
• La Bassée : zone semi-urbaine avec un potentiel à confirmer.
• Ronchin et Faches-Thumesnil : une densité thermique a priori faible mais un potentiel d’intégration de réseaux privés existants.
• Roncq et Halluin : zones où des études complémentaires permettront de trancher sur la faisabilité des projets.

Les réseaux de chaleur, un levier essentiel de la transition

Les réseaux de chaleur permettent de remplacer les systèmes de chauffage au gaz ou au fioul par une chaleur produite majoritairement à partir de sources renouvelables et de récupération. En 2023, les six réseaux de chaleur appartenant à la MEL ont distribué une énergie composée à 66 % d’EnR&R à environ 50 000 équivalent-logements. Ces infrastructures offrent une chaleur à tarifs compétitifs, peu sensible aux fluctuations des prix des énergies fossiles, contribuant ainsi à préserver le pouvoir d’achat des usagers tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.
 

Le réseau de chaleur métropolitain : une des actions concrètes récompensée par le label 5 étoiles de l’ADEME

En juillet 2024, la MEL a obtenu le label Climat Air Énergie 5 étoiles par l'ADEME, récompensant ainsi la « mise en œuvre de sa politique en la matière depuis de nombreuses années ».

La Métropole Européenne de Lille devient ainsi la plus grande métropole française à atteindre 5 étoiles, qui est le niveau maximum décerné. La MEL accélère la transition écologique avec des initiatives innovantes : développement des mobilités douces, projets de sobriété énergétique et énergies renouvelables comme l’autoroute de la chaleur ou encore Amelio, engagement en faveur de la biodiversité avec sa Stratégie Nature et Eau et son nouveau contrat de concession pour la distribution d’eau à la fois ambitieux et innovant en matière de sobriété hydrique, mais également amélioration de la qualité de l’air via des actions comme la « prime air » pour remplacer les anciens chauffages au bois. Avec cette distinction, c’est l’action de toute la Métropole Européenne de Lille pour le climat, la qualité de l’air et l’énergie qui est ainsi saluée.

« Ce nouveau schéma directeur adopté par le Conseil métropolitain reflète la volonté de la MEL de continuer à innover et à investir dans des solutions concrètes pour accélérer la transition énergétique. En mettant l’accent sur les énergies renouvelables, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la maîtrise des coûts pour les usagers, la MEL détentrice cette année du label Climat Air Energie 5 étoiles décerné par l’ADEME, montre la voie vers un avenir durable et résilient pour l’ensemble de son territoire.»
Damien Castelain, Président de la Métropole Européenne de Lille