#JO2024
Sport
Le 18/04/2024

En route pour les Jeux avec Soheb Bouafia

Double champion de France de boxe anglaise, licencié à l’ABC Roubaix et ambassadeur de la MEL, Soheb Bouafia, athlète de l'Équipe de France FFBOXE, se prépare pour une qualification aux Jeux.

Pouvez-vous vous présenter ?

J’ai 26 ans et suis originaire de la métropole lilloise, de Hem plus précisément. Je suis l’avant-dernier d’une fratrie de six et je fais de la boxe anglaise. Je suis double champion de France et suis en lice pour participer aux Jeux de Paris 2024. Je suis en train de courir après ma qualification.

Quelles sont les prochaines étapes pour décrocher un ticket pour les Jeux ?

Je reviens d’un tournoi de qualification en Italie où j’ai trébuché à la dernière étape. C’était une compétition difficile. Maintenant, cap sur la Thaïlande à la fin du mois de mai pour le second tournoi de qualification où je pourrais aller chercher mon ticket pour les Jeux.

Vous êtes ambassadeur de la MEL. Qu’est-ce que cela représente ?

C’est une fierté ! Je fais partie des premiers ambassadeurs, j’ai vu ce groupe évoluer d’année en année. L’objectif approche et la pression monte. C’est un soutien de plus, car je suis déjà entouré de toute une équipe : mon staff, mes coachs, mes partenaires, mes sponsors, mais aussi ma ville et ma métropole. Tous font partie des personnes qui me tiennent à cœur et pour qui j’ai une petite pensée quand je descends du ring. Je m’en veux si je perds, parce que je ne le fais pas que pour moi, je le fais de moins en moins pour moi. Plus on s’approche de la compétition et plus je le fais pour tous ceux qui croient en moi et me donnent de la force.

Pourquoi la boxe ?

Nous étions six frères à la maison. Il fallait trouver un sport qui nous canalise et nous apporte des valeurs de respect et de contrôle de soi. C’est pour cela que nous avons commencé par le judo. Certains ont fait de la boxe ou du MMA par la suite. J’ai commencé la boxe après avoir vu Daouda Sow [boxeur originaire de Roubaix] décrocher une médaille d’argent aux Jeux de Pékin en 2008. Il y avait eu un grand rassemblement lors de sa victoire, j’ai vu ça et j’ai eu des étoiles dans les yeux. Je me suis dit « C’est ça que je veux faire ! ». Et j’en suis là aujourd’hui. Daouda a décroché la médaille d’argent, mon but est de le dépasser et de ramener l’or.

J’admirais aussi des grandes figures comme Mohamed Ali et Mike Tayson. Ils représentaient la puissance et la force. Je voulais être puissant et fort aussi et je me suis dirigé vers la boxe. Ma mère n’était pas pour. J’ai donc pratiqué quelques années en cachette. À l’époque, j’ai été repéré par le club, par Daouda qui voyait que j’étais déterminé. Je n’étais pas un génie de la boxe mais j’avais ce truc en plus, ce regard, cette détermination. Ma mère a fini par découvrir que je faisais de la boxe en consultant le journal lorsque je suis devenu champion du Nord. J’ai intégré l’ABC Roubaix et j’ai enchaîné les victoires jusqu’à devenir champion de France et gagner des titres internationaux. Aujourd’hui, ma mère est fière. Elle me soutient mais ne regarde pas mes combats car elle a peur. Vous me voyez, grand, comme ça, devant vous, mais je reste son petit bébé.

Presque J-100 avant les Jeux. Comment vous sentez-vous ? Comment vous préparez-vous ?

La pression monte ! J’ai la chance, je pense que c’en est une, d’être bien entouré. Je travaille beaucoup avec mon préparateur mental, nous ne voulons pas griller d’étapes. Il faut d’abord se qualifier. J’ai le profil pour, j’ai une belle histoire, oui, mais tout ça ce n’est rien s’il n’y a pas de qualification. Step by step, je suis d’abord concentré sur la compétition en Thaïlande pour aller chercher ma qualification et une fois que je l’aurais, j’aurais quelques jours pour me reposer et apprécier. Puis une deuxième pression arrivera, celle des Jeux, de la cérémonie d’ouverture, de la vague médiatique aussi et d’un rêve à accomplir. Un rêve à moitié accompli. Il faudra aller au bout du rêve.

Ces Jeux « à la maison », c’est plus de pression ?

Oui, bien sûr ! Même si j’en ressens moins quand je dispute des championnats internationaux plutôt que français. Quand je combats en France, je tourne la tête, je regarde sur le ring et je vois des visages familiers donc c’est une pression supplémentaire. Cela rejoint le fait de savoir s’entourer et de bien se préparer en amont parce qu’une fois qu’on est sur le ring, le but c’est de se donner à 100 % et de se dire « C’est maintenant ! ». La pire des choses, c’est les regrets. Je ne veux pas en avoir, je veux me donner à fond et aller chercher ce qui me revient.

Où serez-vous le 26 juillet, jour de la cérémonie d’ouverture ?

Je vais apprécier. Je porterai mon plus beau costume et j’apprécierai tous ces moments. Je vais tout regarder, je vais faire des captures d’écrans avec mes yeux pour m’en rappeler à vie. À quelques jours de combattre, il n’y aura plus rien autour de moi, juste un ring, un adversaire, et l’objectif final à atteindre.



Soheb Bouafia

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