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- 14 novembre : Journée mondiale du diabète
Depuis 1991, cette journée est un symbole de solidarité collective, portée par la Fédération Internationale du Diabète et relayée dans chaque pays, dont la France.
Aujourd’hui en France, plus de 4,3 millions de personnes vivent avec un diabète. Cette année, la fédération met l’accent sur le thème « Diabète au féminin, diabète au masculin », pour décrypter les différences biologiques, sociales et psychologiques selon le genre dans la prise en charge.
À cette occasion, nous avons rencontré le professeur Philippe Froguel, directeur de PreciDIAB, le Centre National de Médecine de Précision des Diabètes.
Rencontre avec le professeur Philippe Froguel, directeur de PreciDIAB, le Centre National de Médecine de Précision des Diabète
« Nous, chercheurs, sommes des médecins. Je ne cours pas après le prix Nobel, mon, notre but est bien de changer la vie et le quotidien des patients et on y arrive. Mon but est de continuer et d’être toujours plus utile aux populations."
PreciDIAB s’attelle au sujet des diabètes, pourquoi c’est important ? Quels sont les enjeux en matière de santé publique ?
Le diabète est une maladie qui touchera, d’après les prévisions, près d’un milliard de personnes dans le monde en 2040. Dans le nord de la France, on compte 40 % de plus de malades que dans le sud. Ces maladies ont des conséquences importantes sur l’espérance et la qualité de vie des patients, sur les coûts de santé, qui sont énormes. L’apparition du diabète est notamment liée à la précarité et à la pauvreté, aux mauvaises habitudes de vie et d’alimentation.
Quel est l’objet de PreciDIAB ?
Le but, c’est de transformer la vie des patients diabétiques et en surpoids de manière très concrète, de faire en sorte que cette région soit leader dans la lutte contre la maladie, de développer une activité économique durable sur le sujet. De manière très directe, pour 1 € reçu en subvention, 2,5 € ont été générés. L’argent du contribuable a été bien utilisé pour améliorer l’attractivité scientifique et économique de la métropole et sa notoriété. Nous voulons montrer que les choses peuvent et vont changer dans la métropole d’ici à 2030, que l’on peut prévenir l’obésité chez l’enfant et le diabète chez les publics précaires, pour qu’en 2035 on soit dans une meilleure situation. Nous comptons donc essaimer les résultats de nos travaux dans toute la France, puis en Europe.
Où en est le projet ?
Ce qui donne de l’espoir, c’est qu’on a énormément progressé. Grâce aux travaux réalisés, on comprend mieux comment on devient diabétique, comment on développe un surpoids dès l’école primaire parfois, comment la pauvreté favorise aussi ces maladies. On a mis en place de la prévention et, plus extraordinaire, on commence à avoir les capacités de prédire la maladie, de comprendre pourquoi quelqu’un est diabétique et on sait proposer des prises en charge personnalisées. Ce qui permet de faire reculer la maladie et de diminuer les risques de complications graves des patients diabétiques.
Comment les avancées améliorent-elles déjà concrètement la qualité de vie des patients ?
Avec les découvertes sur le génome*, nous comprenons désormais beaucoup mieux les causes et origines de nombreux diabètes, et nous adaptons les traitements. Pour certains patients, nous arrêtons de prescrire de l’insuline et proposons un médicament oral plus efficace.
L’écosystème local et le travail avec Eurasanté est-il fertile ?
Oui, tout à fait. En 1995, il n’y avait pas de recherche sur le diabète ou la génétique dans la région. Aujourd’hui, on est considérés comme les meilleurs dans le domaine du génome humain, du diabète et de l’obésité. Tout cela a été fait grâce au soutien du CHU de Lille, de l’Institut Pasteur de Lille, de l’Université et de nos partenaires nationaux comme le CNRS et l’Inserm. Nous travaillons de manière très étroite avec Eurasanté (site d’excellence métropolitain) qui nous aide au transfert de technologie et à la création d’entreprises. L’idée est de créer une « vallée du diabète », avec des sociétés de biotechnologie innovantes, d’attirer des chercheurs de partout en Europe, et bien sûr des capitaux. De belles entreprises comme Genfit et GenoScreen ont été créées à partir des travaux des chercheurs, d’autres sont en création. Paris et Lyon sont les deux premières places françaises dans l’industrie de la santé, nous pensons que la métropole peut prendre la 3e place.
En quoi le soutien des collectivités comme la MEL est-il utile ?
L’État est un peu absent depuis 2022. Et les financements vont beaucoup à des projets parisiens. Je pense que c’est une grande erreur, car il se passe beaucoup de choses en région, notamment dans le Nord. Ce sont ces efforts régionaux qui peuvent arrêter le déclin de la recherche et de l’innovation française en santé. Je ne remercierai jamais assez la MEL pour son aide, sans son soutien (10 M€ accordés de 2019 à 2026), nous n’aurions rien pu faire.
Quel est votre prochain objectif ?
L’objectif est de créer un programme PreciDIAB 2.0. Avec EGID, nous avons fait de la recherche fondamentale, avec PreciDIAB, depuis 2019, nous avons avancé sur la compréhension des causes de la maladie. Aujourd’hui, nous voulons passer au stade pratique pour tous et aussi au stade industriel. On pense qu’on a des choses à proposer pour créer de nouvelles sociétés de biotechnologie, travailler avec l’industrie sur de nouveaux traitements, et montrer que l’innovation est bien réelle et bien concrète pour les patients. Et surtout démontrer en 2030 qu’on améliore la vie de tous les diabétiques de la métropole.
*Le génome : l’ensemble de l’information génétique d’un organisme
À savoir
Le projet PreciDIAB a été reconnu par un jury international et labellisé par l’État Centre National de Médecine de Précision des Diabètes. Il bénéficie d’un soutien de 10 M€ de la MEL (voté en 2019) au titre du soutien à la recherche et à l’innovation
Dépistage du diabète et ciné-débat
À l’occasion de la Journée mondiale du diabète, le CHU de Lille et le Centre National PreciDIAB organisent le vendredi 14 novembre 2025 deux temps forts ouverts à toutes et tous :
- Une journée de dépistage gratuit, de 9h à 16h dans le hall de l’Hôpital Claude Huriez, avec stands thématiques, animations, quiz et échanges autour des innovations dans la prise en charge du diabète.
- Un ciné-débat, de 18h à 21h dans la salle des congrès du Pôle Recherche, autour du film Les Mères Veilleuses en présence de sa réalisatrice Vanessa Gauthier et de plusieurs spécialistes du diabète et représentants d’associations de patients.
L’entrée est libre pour le dépistage et l’inscription au ciné-débat est gratuite mais obligatoire avant le 9 novembre 2025.