L’orchestre nomade

Un petit air de rentrée flotte ce mardi 13 mai pour la seconde journée de répétitions de l’Orchestre National de Lille dans ses nouveaux locaux, mis à disposition par la Métropole. S’il doit quitter provisoirement les espaces du Nouveau Siècle, qui nécessitent des travaux de mise aux normes, il a relevé le double défi d’un emménagement dans un nouveau lieu de répétition et d’une construction d’une programmation itinérante. 

Au 2 rue de la Phalecque à Lille, une grande salle peut désormais accueillir l’ensemble de l’Orchestre. Ce matin-là, c’est une formation d’une trentaine de musiciens qui répète une symphonie romantique de Louise Farrenc sous la direction de la cheffe israélienne très en vue Bar Avni, lauréate du concours international des cheffes d’orchestre La Maestra en 2024. « Ok, good morning, lance-t-elle, dans un sourire. There is a lot of cameras, let’s go. » [Bonjour, il y a beaucoup de prises de vues, c’est parti.] Privilège du métier que de se glisser dans les coulisses d’un futur concert, à quelques mètres d’une maestra, des musiciens et des instruments qui vibrent. Chez Bar Avni, les gestes sont précis, la voix l’est aussi et le rythme naît sous la baguette « Li da da da da… ». Sa passion et son énergie sont contagieuses. Sous sa direction, les musiciens préparent une série de sept concerts symphoniques présentés les jours suivants sur les scènes de différentes communes du territoire dans le cadre de la 15^e édition des Belles Sorties, le dispositif de la MEL qui vous permet d’assister à des concerts ou des spectacles sur tout le territoire, pour cinq euros maximum. Pour ces représentations, trois œuvres ont été choisies qui traversent trois siècles et appartiennent à trois univers musicaux différents : la symphonie romantique de Louise Farrenc (Symphonie n°3), la pièce contemporaine de Bryce Dessner, Aheym « retour à la maison » en yiddish, œuvre qu’il dédie à ses grands-parents, juifs d’Europe occidentale immigrés aux États-Unis, puis un chef-d’œuvre de la période classique, la Symphonie n°40 de Mozart. 

Une pause permet la visite du nouveau lieu qui accueille l’Orchestre. Nathalie Van Vliet, administratrice générale raconte : « La Métropole Européenne de Lille a mis à disposition les locaux de son ancienne imprimerie et autorisé à y faire des aménagements acoustiques. C’est un grand jour pour l’Orchestre qui a inauguré les lieux hier. Le retour des musiciens est très positif. Cette salle leur permet un travail de qualité et offre 7 studios individuels et 2 studios de percussions. C’est très précieux. »

Prochains rendez-vous

Les 12, 13 et 14 juin, l’ONL propose la 22^e édition de Lille Piano(s) Festival dans de très nombreuse salles de la métropole. Au programme, une soixantaine d’artistes invités dans tous les styles, classique, jazz, électro… Au total plus 40 concerts et des places à partir de 10 euros ! lillepianosfestival.fr

Les 8 et 9 juillet, les Nuits d’été reviennent. L’Orchestre National de Lille et Joshua Weilerstein installent un cabaret au Casino Barrière de Lille. Il y aura du Kurt Weill, dont les mélodies savoureuses ont été reprises par les plus grands comme David Bowie ou Louis Amstrong. L’étonnant Bœuf sur le toit de Darius Milhaud sera aussi de la partie ainsi que des extraits de comédies musicales comme Cabaret. Quelle fête ! onlille.com