Des solutions «anti-gaspi» pour la cantine

Ça déménage ce jeudi après-midi dans la classe de Madame Baeckeroot. Les 23 élèves du CE2 déplacent leur table pour participer à l’animation autour du gaspillage alimentaire. L’objectif est simple : le réduire. « C’est quoi le gaspillage ? interroge Manon Carpentier, qui coordonne le projet pour Voix Publique, prestataire de la MEL pour cette mission. On prend de la nourriture et on ne la mange pas ou on en a trop pris, on n’en veut plus, on n’a plus faim. Tout le monde gaspille, on ne fait pas attention. Le but est de moins le faire. » L’enquête commence. Les élèves s’interrogent : « Où gaspille-t-on ? Qui gaspille ? Quels déchets peut-on éviter ? Et comment ? » Célia se lance : « On se sert un peu, on goûte et on en reprend… ».

La mise en commun des solutions « anti-gaspi » est encourageante, les enfants ont du talent. Au cours de l’animation, Manon Carpentier dévoile le chiffre de la pesée des déchets de cantine réalisée quelques semaines plus tôt. Et propose aux élèves d’être désormais les ambassadeurs de l’école. Avec les autres classes, ils vont tenter de réduire le gaspillage à la cantine de façon  tangible, autrement dit d’obtenir un meilleur chiffre lors d’une prochaine pesée des aliments gaspillés. « Avec des jeux, vous allez pouvoir sensibiliser les autres. » Après cette nouvelle pesée, seront mises en place différentes actions : le gâchimètre pain et eau, des jetons « petite faim » et « grande faim » et des assiettes témoin pour mieux choisir son jeton, des portions « échantillons » pour goûter, des défis avec un service VIP pour la classe gagnante… L’enthousiasme est partagé. « Nous sommes très heureux d’être la classe pilote, de moins gaspiller et de transmettre l’info », confirme l’enseignante. Il n’y a plus qu’à.

Essaimer sur le territoire

La MEL accompagne 15 écoles pendant un an, en formant des élèves ambassadeurs comme le personnel des cantines et réunit tous les ans les participants de ce défi « anti-gaspi ». « Ça crée des synergies et permet le partage d’expériences et de bonnes pratiques », assure Manon Carpentier. L’idée est d’accompagner 150 sites scolaires d’ici à 2029. L’objectif : réduire le gaspillage alimentaire de 50 % dans la restauration collective. Si l’intérêt est écologique et économique, le programme répond également à la législation européenne en vigueur.