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- Agir pour le cœur des femmes par Claire Mounier-Véhier, cardiologue au CHU de Lille
« Venez-vous faire dépister, nous sommes là, vous serez prises en charge. » Le plaidoyer et l’action au quotidien du professeur Claire Mounier-Véhier pour le dépistage et la médecine préventive des femmes.
Vous êtes engagée dans la prévention des maladies cardiovasculaires des femmes. Pourquoi ce champ d’action ? Et pourquoi avoir cocréé la fondation « Agir pour le cœur des femmes » et le Bus du cœur des femmes ?
En médecine, j’ai toujours aimé la gynécologie obstétrique, et la santé de la femme m’a toujours intéressée. Cardiologue de formation, je me suis surspécialisée en hypertension artérielle et prévention. J’ai créé au CHU le premier parcours de santé en France « Cœur Artères Femmes » en janvier 2012, qui fonctionne aujourd’hui très bien. Nous avons cofondé « Agir pour le coeur des femmes » en 2020 avec Thierry Drilhon pour alerter, anticiper et agir sur cette urgence médico-sociétale que sont devenues les maladies cardiovasculaires chez la femme. Pendant 3 jours, son action phare, le Bus du cœur des femmes, accueille des femmes pour un dépistage cardiovasculaire et gynécologique (gratuit, sur rendez-vous) en 10 étapes. Le bus sillonne 15 villes de France chaque année. Les femmes sont reçues pendant une heure et demie par des professionnels de santé. Des entretiens médicaux, mesures de tension artérielle, bilan biologique sont réalisés, un bilan global est dressé avec courrier pour le médecin traitant. En 2021 et 2022, on voit que 90 % des femmes qui ont participé au dépistage ont au moins deux facteurs de risque d’accident cardiovasculaire. Ce sont autant de femmes pour lesquelles on a pu dépister, déceler des choses (hypertension, diabète) avant que cela ne puisse se compliquer.
On peut lire que moins de 40 % des femmes réaliseraient des bilans réguliers : le constat est-il celui-là ? Et comment remédier à cela ?
Oui, beaucoup de femme ne sont pas à jour dans leur suivi. La Caisse primaire d’assurance maladie est intégrée au Bus du cœur des femmes, ce qui nous permet de les remettre dans le circuit de la prévention. On trouve des médecins généralistes, des gynécologues à celles qui n’en ont plus. Quand les mammographies ne sont plus à jour, on remet les femmes dans le circuit de dépistage. Le Bus du cœur voit 220 femmes par jour... En France, ce sont 2 femmes qui décèdent par jour d’un accident de la route, 33 d’un cancer du sein et 200 d’un accident cardiovasculaire. Il est capital d’agir. On s’aperçoit que celles-ci sont soumises à une suite de pertes de chances : elles sont sous-dépistées, elles font de l’automédication, reportent leurs rendez-vous médicaux. C’est un problème culturel. La femme s’occupe des membres de sa famille et d’elle en dernier. Mais elle le paie. Pour que cela change, les femmes ont aussi un rôle à jouer. Il faut construire ensemble la prévention de demain. L’environnement, on n’y peut pas grand-chose, mais on peut agir sur son hygiène de vie. Privilégier les « S verts » : sourire, sieste, socialiser, et surveiller les « S rouges » : salé, sucré, stress, solitude, mauvais sommeil, sédentarité.
Dix ans après avoir lancé le parcours de soins coordonné « Cœur Artères Femmes » au CHU de Lille, quel bilan tirez-vous ?
Le bilan est top, tout fonctionne très bien. Les gynécologues ont compris qu’il fallait réaliser un bilan de santé après une pré-éclampsie* ou un diabète gestationnel, mais aussi autour de 50-52 ans et de l’entrée dans la ménopause. Ce besoin de suivi spécifique gynéco et cardiovasculaire est entré dans les pratiques des médecins de notre région notamment. Il y a du mieux. Je ne vois quasiment plus que des femmes. Et à 60 / 70 % d’entre elles, on découvre quelque chose, comme dans le Bus du cœur des femmes : des hypertensions, des diabètes, des plaques de cholestérol dans les artères, et grâce au traitement médical, on espère éviter l’accident. Dans 8 cas sur 10, on peut éviter de rentrer dans la maladie, en repérant les facteurs de risque. Nous voyons près de 400 femmes par an, qui sont traitées en amont de la maladie. Le maître-mot, c’est « agir plutôt que subir ».
Comment encourager la prévention, que ce soit en matière de santé cardiaque mais aussi et bien sûr, en ce mois d’octobre, de cancer et notamment du sein ?
Le dépistage sauve des vies. J’en suis un exemple supplémentaire. Je me suis fait dépister, j’ai avancé ma mammographie. J’ai eu mes résultats, et manque de chance, le diagnostic est tombé du mauvais côté. Mais grâce à la prévention, mon cancer a été pris tôt, mon chirurgien a réalisé une mastectomie totale mais je n’ai pas à faire de chimiothérapie. Cela aurait pu être pire si j’avais différé ma mammographie de dépistage. Si mon histoire peut inciter des femmes à se faire dépister, tant mieux. Souvenez-vous, retarder l’échéance ne sert à rien.
* La pré-éclampsie est une maladie de la grossesse qui peut mettre en danger la vie de la mère et du fœtus.
Plus d’infos sur : agirpourlecoeurdesfemmes.com
BIO VITE FAIT
- 16 juin 1962 : Née à Suresnes
- 1988 : Arrivée dans le Nord comme interne des hôpitaux de Lille
- 2003 : Chef de service du Centre d’Excellence d’HTA au CHU de Lille
- 2012 : Création du parcours de soins coordonné « Cœur Artères Femmes » au CHU de Lille
- 2020 :Création du fonds de dotation « Agir pour le cœur des femmes »
La MEL et le CHU
La MEL soutient le CHU de Lille dans certaines activités de recherche. Le CHU est à titre d’exemple un des bénéficiaires du programme de recherche Precidiab, qui vise à développer des méthodes innovantes de prévention et de traitement du diabète. Ce projet est soutenu à hauteur de 10 M€ par la MEL dont 1,7 M€ reversés au CHU par l’Université de Lille, qui coordonne le projet.
La Métropole mène par ailleurs avec le CHU de Lille, les villes de Loos et Lille et l’Université de Lille une étude urbaine sur le secteur CHU Eurasanté pour imaginer l’aménagement du secteur.